Avouons-le, les insultes sont souvent les premiers mots qu’on retient d’une langue ou d’un dialecte. Et la Savoie ne fait pas exception ! Hautes en couleur et pleines de caractère, les insultes savoyardes reflètent parfaitement l’esprit des montagnes. En voici quelques-unes !
10 insultes savoyardes !
Certaines expressions ou mots savoyards, malgré leur charme, ressemblent davantage à des insultes qu’à des mots doux. Utilisés avec humour ou dans un moment d’énervement, ils peuvent piquer là où ça fait mal. Voici 10 exemples qu’il vaut mieux ne pas entendre et qu’on ne vous souhaite pas d’essuyer…
1. Pique-meuron
Le pique-meuron, c’est ce Genevois ou Suisse qui traverse la frontière pour goûter aux douceurs françaises, à commencer par nos mûres (ou “meurons” en patois savoyard). L’histoire raconte que nos voisins suisses venaient cueillir ces fruits à l’époque où leur propre canton interdisait cette pratique.
Aujourd’hui, le terme s’est élargi : le pique-meuron désigne aussi celui qui envahit nos pistes de ski ou vide nos rayons de supermarché à coups de franc suisse.
2. Bamboué
Le bamboué, c’est le joyeux fanfaron de la bande, celui qui débarque en faisant du bruit, repart en chantant des airs improbables, et finit (soyons honnêtes) généralement sous la table. Toujours prêt pour la rioule (la fête), il est inséparable de son verre de gnôle ou de vin blanc. Avec lui, l’ambiance est assurée ! Et ses anecdotes ? Nombreuses, souvent tirées par les cheveux, mais toujours racontées avec une telle ferveur qu’on finit par les écouter.
Attention, le bamboué peut aussi désigner une figure moins reluisante. Dans un registre plus péjoratif, il désigne ce “pauvre type raté”, celui qui accumule les histoires farfelues sans jamais vraiment briller par ses succès…
3. Tabanné
Le tabanné, c’est cet individu un peu fou, imprévisible et parfois même dangereux, qui semble toujours fonctionner avec une case en moins ou des idées bien trop audacieuses pour être qualifiées de normales. Bien plus qu’un simple excentrique, il agit souvent sur un coup de tête, sans réfléchir, et finit par entraîner les autres dans des situations aussi absurdes que risquées.
C’est celui qui déclenche une dispute pour une place de parking ou décide de traverser un lac gelé sans vérifier l’épaisseur de la glace. Avec un tabanné, tout peut basculer en une seconde : il est capable de décisions impulsives et spectaculaires qui laissent tout le monde sans voix.
4. Bâblet
Un bâblet, c’est cette personne qui, bien qu’attachante, vous fait douter sérieusement de l’avenir de l’humanité. Pas méchant, juste un peu à côté de ses pompes, naïf et parfois franchement niais. C’est celui qui met le lait avant les céréales ou qui propose naïvement de supprimer les premiers rangs dans les salles, “puisque personne ne veut s’y asseoir de toute façon”. On l’aime bien, mais soyons honnêtes : ce n’est ni la cacahuète la plus salée du sachet, ni le couteau le mieux aiguisé du tiroir.
Les Savoyards, jamais à court d’imagination, ont d’autres termes pour désigner ce genre de personnage : un bobet, un niollu, un niard, un gnagniou… Autant de façons de parler de l’idiot du village.
5. Brafagoille
Le brafagoille, c’est le roi de l’inaction déguisée. Toujours en mouvement, il gesticule, parle fort et donne l’impression d’être débordé… mais au final, rien de concret ne sort de tout ce remue-ménage. Il brasse de l’air, et c’est à peu près tout.
C’est le collègue qui prétend “travailler sur un dossier essentiel” alors qu’il passe sa journée à réorganiser ses stylos ou à aligner ses post-its. C’est aussi celui qui se vante de réparer une étagère, mais finit par tout démonter sans rien remonter. Le brafagoille, c’est un bon à rien, souvent plus doué pour perdre du temps que pour réellement avancer.
6. Tatu ou touret
9. Gouappe
Bon vivant, parfois un peu trop, le gouappe, c’est le pilier de bar par excellence. Toujours accoudé au comptoir, il passe ses journées à refaire le monde autour de son énième verre. Sa passion ? Les apéros sans fin. Sa spécialité ? Connaître les lieux mieux que le patron lui-même, jusqu’aux horaires et aux petites habitudes des clients réguliers.
Le gouappe, c’est l’habitué qu’on retrouve fidèle au poste, peu importe l’heure. Le matin pour “se mettre en jambes”, à midi pour le fameux petit blanc, ou le soir pour finir la journée en “bonne compagnie”.
10. Tâta-cul de polaille
Le tâta-cul de polaille, c’est cette personne insupportablement tatillonne qui ne peut s’empêcher de chercher la petite bête dans tout ce que vous faites. Rien n’est jamais assez parfait à ses yeux, et elle trouve toujours un détail insignifiant à critiquer ou à corriger. Vous proposez une idée ? Elle répondra : “Oui, mais ce n’est pas exactement comme ça que je l’aurais fait.” Vous organisez un repas ? Elle passera son temps à réaligner les couverts ou à commenter la pliure des serviettes au lieu de profiter du moment.
Avec un tâta-cul de polaille dans votre entourage, tout devient un défi. Il a ce don de transformer une tâche simple en casse-tête monumental avec son obsession pour la perfection.
Crédit photo de l’article © JACLOU-DL
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