Faut-il amener l’eau potable au sommet du Semnoz ?

Le sommet du Semnoz en Haute-Savoie

Avec cette question qui parait anodine, c’est le devenir de la station du Semnoz qui se pose. Modernisation des équipements ou risque de dénaturer un espace naturel préservé ?

Un peu d’histoire

Dans les années 1970, un projet de développement important de la station du Semnoz était lancé. Il comprenait la construction de nombreux hôtels et de résidences pour les vacanciers. Ce programme était dans l’esprit de la forte urbanisation que connaissaient les domaines skiables des Alpes du Nord. Les élus locaux de l’époque s’étaient mobilisés pour que le Semnoz reste le poumon vert d’Annecy. Pour bloquer le programme de construction, ils avaient décidé que la station ne serait jamais approvisionnée par un réseau d’eau potable. Cette mesure rendait impossible de futurs programmes immobiliers.

Le nouveau projet pour le Semnoz du Grand Annecy

Lors de son conseil communautaire du jeudi 12 mai, une délibération proposait un plan du développement du ski nordique et du ski alpin. Une enveloppe de 6,3 millions d’euros doit permettre d’étendre le domaine de ski de fond, de créer une luge 4 saisons et d’approvisionner en eau potable la station (pour 2,5 millions d’euros). Ce dernier point se justifie pour développer les activités humaines et la production fromagère. En effet, l’Agence régionale de santé a précisé qu’elle n’autoriserait plus la production de fromage sur le site, en l’absence d’eau potable.

Des opposants mobilisés

Plusieurs collectifs (dont Résilience Montagne) se sont mobilisés pour dénoncer le projet du Grand Annecy. Pour eux, la construction d’un réseau d’eau potable jusqu’au sommet pour aider le monde agricole serait un cheval de Troie, qui ouvrirait la porte à une future urbanisation du site. Ils dénoncent aussi que la petite station familiale, fréquentée essentiellement par les annéciens, deviendrait une station pour les nombreux touristes. L’augmentation probable du prix des forfait se ferait au détriment des habitants du bassin. L’argument du réchauffement climatique est aussi mis en avant. Le manque de neige impose de repenser les modèles d’équilibre des stations de moyenne montagne.

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