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    Annecy : ces noms de villages que vous ne savez pas prononcer autour de la Venise des Alpes

    Combien de fois vos oreilles ont-elles saigné en entendant quelque monchu prononcer le “x” de Chamonix ? Combien de fois avez-vous repris des amis parisiens lorsque ceux-ci disaient La ClusaZ ? De notre côté, nous ne les comptons plus. Et nous vous proposons de faire le point sur ces noms de villes que vous ou les touristes ne savez pas prononcer autour d’Annecy.

    À Chamonix, le “x” ne se prononce pas

    lac blanc chamonixLorsque nous nous promenons dans les rues de la capitale de l’alpinisme, il n’est pas rare que nous entendions “ChamoniX”. Perdu. Si vous dites le “x”, vous serez directement relégué au rang de monchu. Car non, la dernière lettre ne se prononce pas.

    À l’origine, la lettre “x” était un simple signe phonétique. Son objectif était de différencier le patois et le latin. Autre point à connaître, si le “x” est précédé de la lettre “e”, vous devrez alors y mettre un accent. Par exemple, les Haut-Savoyard ne disent pas Charvonne, mais Charvonné.

    Qu’en est-il de Servoz ?

    À quelques encablures de Chamonix se trouve la petite commune de Servoz. Nous pourrions d’ailleurs la qualifier d’un village d’irrésistibles Gaulois, puisqu’ici, le “z” placé à la fin du nom de la commune se prononce. Après tout, il faut bien une exception à la règle.

    Mais sachez aussi que pour Servoz, le nom du village s’écrivait en francoprovençal Sarvô. C’est la prononciation paysanne qui a finalement été adoptée pour cette commune au fil des siècles.

    À La Clusaz, nous ne prononçons pas le “z”

    la clusaz étéDu côté de La Clusaz, c’est la même chose. Le “z” ne se prononce pas. Alors si vous dites La ClusaZ, nul doute que les marmottes vous siffleront au nez et que les locaux vous placeront dans la catégorie des gnagnous.

    De la même manière, la dernière lettre de ces communes ne se prononce pas : Avoriaz, La Giettaz ou encore Chanaz du côté de la Savoie et du lac du Bourget.

    Les communes, mais pas que !

    Les communes de Haute-Savoie ne sont pas les seules à être victimes de mauvaise prononciation. Certains massifs et cols sont également sujets à mauvaise prononciation. Voici deux exemples autour d’Annecy.

    Le massif des Aravis

    massif des aravis ©M. PitteloudIl n’est pas rare que sur le massif des Aravis, les monchus prononcent le “s”. Ce qui demeure pourtant une belle erreur. Après tout, qui a déjà prononcé la dernière lettre du nom de la capitale française, Paris ? La prochaine fois que vous irez séjourner dans l’une des stations du massif pour randonner ou skier, vous pourrez donc prononcer correctement le mot “Aravis”.

    Le col de La Forclaz

    De la même manière, la prononciation du nom du col de La Forclaz est souvent sujette à confusions. Pourtant, le “z” final ne se prononce pas. Si vous passez dans le coin et que vous décidez de demander le chemin pour accéder au col, ne faites donc pas la faute. Même si votre plaque d’immatriculation n’est pas 74 ou 73, l’effort sera sans doute apprécié.

    Petit clin d’œil à nos amis corses, qui comprendront certainement notre point de vue sur l’importance de prononcer correctement les noms de villes et des autres lieux du territoire de Haute-Savoie !

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    Marine B.
    En tant que rédactrice pour le média indépendant Annecy-Ville, je suis ravie de vous guider à travers les charmes de notre ville.
    Découvrez avec moi les récits, les événements et les endroits exceptionnels qui font la beauté de notre Venise des Alpes.

    25 Commentaires

    1. Bonjour,
      L’emploi du terme “patois” peut être critiqué. Il ne s’agit pas d’une notion linguistique, mais purement sociale, avec une connotation quelque peu dépréciative. “Patois” peut ainsi désigner n’importe quelle langue minoritaire, dépourvue de statut officiel ou de prestige national, et perçue comme la manière de parler de gens peu éduqués ou anciens. Le savoyard (ou plutôt les savoyards, puisqu’il en existe plusieurs variétés) est ainsi une langue, puisqu’il n’y a strictement aucune différence, d’un point de vue linguistique, entre une langue, un dialecte ou un patois, si ce n’est la perception qu’en ont les locuteurs ; ou, comme dirait Bourdieu, sa place sur le marché linguistique.

    2. Entendu une fois une personne qui cherchait phonétiquement “seyENode” … Longues secondes avant de comprendre qu’il s’agissait de Seynod

    3. Merci pour l’explication de nos règles d’orthographe. Il nous faut veiller à les transmettre, nous avons déjà perdu tant de notre identité. Notre histoire est méconnue de tous, et des Savoyards eux-mêmes.

    4. Réponse à Thiervoz…
      Non il n’y a pas d’erreur Chappaz se prononçait traditionnellement Chappe Semnoz : Sem’nò…
      Et Thiervoz : Thierve: Eh oui , demandez à un ancien patoisant de préférence..
      Lisez ceci : Un petit article d’Henri Denarié sur le sujet, publié dans la Voix des Allobroges (n°13), à titre posthume.

      Et aussi un article du Dauphiné : ICI

      Berlioz ne rime pas avec myxomatose

      La Savoie a une histoire, mais elle a aussi une orthographe particulière. Pour éviter les fautes de prononciation, Henri rappelle les bases de la graphie savoisienne dans une ultime chronique.

      En Savoie, de nombreux noms de lieux ou de famille se terminent en oz, az, ex ou uz. Mais ces graphies typiques provoquent de multiples erreurs de prononciation. Il n’est pas rare d’entendre prononcer le z final avec un accent tonique sur la dernière syllabe. Ainsi, Berlioz sera prononcé Berliose, comme myxomatose. Et certains porteurs de noms en oz ou en az vous affirmeront, sans rire, qu’ils sont d’origine espagnole. L’origine de l’orthographe savoisienne est pourtant bien connue des philologues, mais il est navrant de constater à quel point le public l’ignore. C’en est à croire que la graphie de Savoie sent le fagot, a quelque chose de suspect, de saugrenu. Notre orthographe fait cependant partie de notre patrimoine. Elle mérite donc notre respect et celui des gens qui admettent le droit à la différence.
      Si son utilisation fut généralisée par Pierre II, dit le Petit Charlemagne, qui régna sur la Savoie de 1262 à 1268, cette orthographe n’est pas née de la fantaisie d’un comte, mais du souci qu’avaient les scribes de distinguer la prononciation du patois de celle du latin. Dès le IXè siècle, des clercs eurent l’idée d’utiliser des consonnes « inutiles » de l’alphabet latin (x et z) pour signaler une prononciation indigène différente de la prononciation latine. Ce procédé d’adjonction de consonnes pour modifier le son latin est d’ailleurs utilisé dans presque toutes les langues romanes. Mais nos clercs l’ont fait à leur manière. Nos terminaisons en z ou en x sont donc purement conventionnelles. Et pas plus bizarre que le z de chez ou le x de chevaux en français.
      Rappelons quelques règles simples. Le x final ne se prononce pas. Ainsi, Fernex se prononce Ferney. Le z final ne se prononce pas non plus et indique que la voyelle terminale, atone, se prononce presque comme un e muet, mais en marquant légèrement le son a, o ou u. Mermoz se prononce donc Merme, en marquant très légèrement le o. Lorsque le z final suit un groupe de voyelles tel io ou ia (Marlioz, Verniaz…), ce groupe de voyelles doit être presque atone et mouillé, comme en français le n précédé d’un g est mouillé dans le mot Bretagne. Orthographié façon Savoie, il s’écrirait Bretaniaz. Ce système permet de mouiller toutes les consonnes, ce que ne permet pas le français. Un dernier exemple avec Jorioz, qui se prononce Jo-R-Ye avec accentuation sur le Jor. Et on voit là que notre graphie peut être intraduisible en français car, si l’on remplace ioz par ie, cela donne Jorie (prononcer Jory), ce qui n’est pas du tout la même chose.
      Alors de grâce, que ceux qui ont la chance de porter des patronymes bien de chez nous, tel Anthonioz, Neplaz ou Contoz, rappellent à leurs interlocuteurs que cela se prononce Antogne, Nèple ou Conte, et pas Entoniose, Naiplase ou Contose. Le respect de notre Savoie passe par le respect de son orthographe.

      Henri Denarié

      Tout est dit il n’y a plus qu’à…

    5. Nom de nom ! Même les porteurs d’un patronyme à l’écriture OZ ou AZ ne savent plus prononcer leur propre nom. Adoptez définitivement la vraie prononciation en faisant abstraction des 2 lettres finales. Villaz se dit ville ! Viuz la chiesaz viu la chiese. On peut simplement donner une intonation o ou ou pour OZ et a pour AZ. Quand aux terminaisons en EX c’est comme ay donc charvon(ay), menthon(ay) etc

    6. Moi je ne vais pas à VillaZ mais à Ville, pareil pour AvernioZ je dis Avierne. certains n’arrivent pas a prononcer Cruseilles mais Gruseilles et je ne vous parle pas de Boëge.

    7. Pour Villaz et d’ailleurs pour Aviernoz aussi, les gens du coin disent Ville et Avierne ou Aviern’ plutôt. Serait on resté au stade 2 proposé par Gazet ?
      Bon courage aux monchus !

    8. Que dire de Duingt…
      Le Monchu a vraiment du mal…
      On dirait qu il a une crise d’épilepsie à la fin de la prononciation.
      Duingt se dit Duin.

    9. Haut-savoyarde “pure souche”admettons que pour les touristes difficile de d’y retrouver!! Bon courage à eux ( elles)

    10. Majoritairement on prononce le z pour les noms de famille et pas le z pour les lieux voir pas la dernière syllabe exemple :
      CombaZ (nom de ma mère)
      La combaz ( la combe/ lieu )

    11. Très beau commentaire “gazet “, juste une petite erreur concernant les nom de famille terminant par Z. Certain nom le Z se prononce comme chapaZ ou baboulaZ ou mon propre nom ThiervoZ.
      Comme d’ailleurs la montagne du semnoZ.
      Bien à vous.

    12. Une règle qui ne devrait pas avoir d’exception !
      Les Toponymes en AZ, OZ… ont été formés selon la même règle: au moyen-âge , les scribes ont utilisé le Z ( et le X)en fin de certains noms pour fixer une prononciation particulière (accentuation de l’avant dernière syllabe et dernière syllabe en A ou O estompée presque prononcée comme un E. Le Z indique donc une façon de prononcer mais ne se prononçait JAMAIS.
      Cette prononciation ne se retrouve aujourd’hui que chez les gens qui parlent patois (arpitan, franco-provençal appelez cela comme vous voulez …) entre eux… Cela se fait rare!
      Je vais appeler cette étape stade1
      Stade1: exemple de prononciation patoisante:
      Toponyme: La Clusaz : La Clusà (à prononcer presque comme un e)
      Stade 2 : langage courant très proche de la prononciation du stade 1
      La Clusaz prononcée La Cluse
      La Giettaz prononcée La Giette
      Stade 3: langage courant , on s’éloigne un peu plus de la prononciation originelle..
      La Clusaz prononcée La Clusa :
      La Forclaz : La Forcla, La Féclaz : la Fécla
      Stade 4 : On prononce toutes les lettres:
      Le Semnoz prononcé le SemnoZ ,Villaz prononcé VillaZ…

      Pour les toponymes, la prononciation courante par les locaux est généralement au stade 2 ou 3 ( rarement au stade 4).

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