Histoire : ces incendies qui ont marqué Annecy

L’histoire d’Annecy n’a pas toujours été rose. Durant le Moyen Âge, mais aussi au cours des siècles suivants, la ville a connu plusieurs incendies, dont certains de grande envergure. Des reconstructions partielles ou totales ont ainsi dû être menées.

Les grands incendies à Annecy

La ville d’Annecy a été créée en 50 avant J.-C. sous le nom de Boutae, Bautas. Si elle n’était alors qu’une petite bourgade, elle s’est depuis largement développée. Au fil du temps, la cité lacustre a fait face à plusieurs incendies. Le 26 avril 1340, par exemple, le Château est presque totalement détruit. Devant l’ampleur du feu, la cité annécienne est recouverte de cendres. Un épisode qui se reproduira en 1403.

L’incendie du 5 février 1412

L’incendie du 5 février 1412 est certainement le plus important qu’ait connu la ville d’Annecy. Les flammes ravagent la cité lacustre, qui est presque entièrement réduite en cendres.

Il faut dire qu’à l’époque, les maisons possédaient des toitures en tuiles de bois appelées “tavaillons”. Il était donc particulièrement complexe de contenir la propagation des incendies.

Suite à l’incendie de février 1412, Amédée VIII de Savoie décide de reconstruire la ville. Mais cette fois, les maisons seront rebâties en pierres et leur toiture sera faite de lauze. Cette dernière se différencie de l’ardoise dans le sens où elle est plus épaisse. Une évolution majeure qui contribue à lutter, à l’époque, contre les feux.

Les autres incendies du XVe siècle

La ville d’Annecy n’est pas épargnée durant le XVe siècle. Le 12 mai 1448, l’église Saint-Maurice et le Château sont de nouveau en proie aux flammes. Cette fois, cependant, ils ne demanderont pas une reconstruction totale. En revanche, plusieurs maisons seront réduites en cendres dans le quartier de Saint-Sépulcre le 8 juillet 1477.

Les feux durant les XX et XXIe siècles

Au cours des XXe et XXI siècles, la ville d’Annecy a aussi connu des incendies marquants. Nous retiendrons celui du 22 décembre 1920, celui de l’Impérial Palace et le dernier en date, l’Hôtel de Ville.

L’incendie du 22 décembre 1920

Dernier feu marquant à Annecy, celui du 22 décembre 1920. Il secoue un lot de maisons situées entre la rue Président-Favre et le boulevard de Brogny. S’il ne fera aucune victime, s’étant pourtant déclaré à 5 heures du matin, il réduira pourtant en miettes les logements.

Il faut dire que le travail des pompiers n’est pas facilité, le froid ayant gelé les bouches à eau. Les soldats du feu devront ainsi débuter leur intervention en versant de l’eau bouillante sur les bouches.

L’Impérial Palace détruit en 1981 par un incendie

L’Impérial Palace, hôtel luxueux localisé au bord du lac d’Annecy, a également été victime d’un incendie. Le 26 octobre 1981, c’est bien tout l’établissement qui est détruit, toiture comprise. Un événement qui ne sera pas sans rappeler le film Tout feu, tout flamme, tourné à l’Impérial et dont certains diront qu’il était prémonitoire. Suite à l’incendie subit par l’Impérial, le bâtiment attendra de longues années avant que sa rénovation soit lancée, en 1988.

2019 et l’incendie de l’Hôtel de Ville

Dernier incendie important en date à Annecy, celui de l’Hôtel de Ville. Vieux de plus de 160 ans. Sa structure date de 1850, à l’époque où la Savoie faisait partie du royaume de Piémont-Sardaigne. Le 14 novembre 2019, il se déclarait dans une armoire électrique située au troisième étage du bâtiment, mobilisant 111 sapeurs-pompiers et entraînant d’importants embouteillages à Annecy. L’alerte est donnée à 12h30.

L’Hôtel de Ville devrait ouvrir à nouveau ses portes en 2025.

© 8 Mont-Blanc

La lutte contre les incendies au fil des siècles

Durant de longues années, une part était laissée au feu. Les maisons touchées par les flammes étaient désolidarisées des autres et sacrifiées. Les charpentiers intervenaient alors à l’aide de haches, dans le but d’éviter au maximum que l’incendie ne se propage.

Le rôle du selliot

Lors des différents conseils de la ville, la question des incendies revient régulièrement. Alors que les plus riches ont pour obligation de verser de l’argent à la municipalité, ils devront également à partir du XVIIe siècle mettre à disposition un selliot. Il s’agit d’un petit sceau en osier ou en cuir et qui est recouvert de poids.

Son objectif ? Permettre aux habitants d’Annecy de puiser l’eau du lac ou du Thiou en cas d’incendie.

1803, création de la Compagnie des Pompiers

En 1803, un décret datant du 17 février mentionne la création de la Compagnie des Pompiers. Une façon nouvelle de tenter de lutter contre les incendies qui surviennent durant la Période Moderne, ainsi qu’au XIXe siècle. Lors de ses débuts, cette dernière était composée de 32 pompiers. C’est ensuite en 1860, à l’occasion de l’annexion de la Savoie à la France, que les effectifs évoluent. La Compagnie compte alors 93 hommes et deux tambours.

En 1875, soit quinze ans plus tard, 160 hommes comptent dans les rangs. Ils sont tous Annéciens, ont de 21 à 45 ans et sont répartis au sein de quatre sections : quai du Haras, Boucheries, Grenette et Bœuf. C’est seulement en 1924 que la Compagnie est regroupée dans un lieu unique, rue des Glières et anciennement rue d’Italie.