Annecy attire chaque année des milliers de visiteurs. Résultat : les locations de courte durée, notamment sur Airbnb, ont littéralement envahi la ville, au point que la mairie a décidé récemment de les encadrer. Et forcément, une question se pose, aussi bien pour les propriétaires que pour les voyageurs : qu’en est-il de l’assurance ? Faut-il une couverture spécifique quand on loue son bien sur Airbnb ?
Airbnb à Annecy : entre boom et quotas
Le boom des logements meublés
Le phénomène Airbnb n’a rien de nouveau à Annecy, mais il a pris une ampleur impressionnante ces dernières années. Entre 2019 et 2024, le nombre de meublés de tourisme dans l’agglomération a bondi de 199 %, passant de 2 854 à 8 550 logements. Aujourd’hui, 24 % des logements du centre-ville sont des Airbnb, et près de la moitié (46 %) de ces annonces sont gérées par des professionnels qui possèdent au moins trois biens.
Ces loueurs privilégient la location touristique de courte durée à la location classique, ce qui réduit d’autant l’offre de logements pour les habitants. Résultat : dans la vieille ville, certains déplorent un centre transformé en “grand hôtel”, où il devient de plus en plus difficile pour les familles et les travailleurs de trouver un logement ou même pour les commerces de recruter du personnel.
Des quotas pour freiner la machine
Pour freiner l’explosion des meublés touristiques, la mairie a mis en place un nouveau règlement pour encadrer Airbnb et les locations de courte durée, sur toute la ville et l’agglomération. Cette mesure, présentée comme une première à cette échelle, est entrée en vigueur depuis le 1ᵉʳ juin 2025, après le délai légal de publication.
La ville a été découpée en trois zones, chacune avec un quota précis :
- Zone A (vieille ville, Courier, Marquisats) : 460 autorisations
- Zone B (bords du lac, intra-rocade, gare) : 1 000 autorisations
- Zone C (reste de la commune) : 1 200 autorisations
Une fois les seuils atteints, plus aucune nouvelle autorisation ne sera délivrée tant qu’un logement ne sera pas libéré. Autre nouveauté : un propriétaire ne peut obtenir qu’une seule autorisation, valable pour quatre ans. Avec cette régulation, la mairie espère “réoxygéner” le marché local et freiner le surtourisme, afin de rendre des logements accessibles à l’année pour les habitants.
Mais alors, faut-il assurer un logement Airbnb autrement ?
Avec le nombre impressionnant d’Airbnb à Annecy et les incidents survenus ces derniers mois, comme des incendies en vieille ville, des murs porteurs fragilisés entraînant des évacuations ou encore des jacuzzis installés dans des appartements sans aucune vérification des charges ou des contraintes techniques, la question des assurances se pose plus que jamais.
Les propriétaires doivent-ils prévoir une couverture spécifique pour protéger à la fois leurs locataires… et leurs voisins ? Des assureurs comme Solly Azar proposent de nombreuses formules d’assurance habitation.
Assurance : est-ce vraiment obligatoire ?
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la loi française n’impose pas de souscrire une assurance spécifique pour un meublé de tourisme. Rien n’oblige donc légalement à assurer un logement mis en location courte durée. Mais attention : ce n’est pas parce que ce n’est pas obligatoire… que c’est sans risque. En cas de sinistre, la facture peut être salée pour le propriétaire.
Les limites de l’assurance habitation classique
Beaucoup pensent, à tort, que leur assurance multirisque habitation (MRH) suffit pour couvrir un logement loué sur Airbnb. En réalité, dès que la location devient régulière ou dépasse trois mois, la couverture peut être refusée. La plupart des contrats excluent les usages commerciaux ou touristiques non déclarés. Résultat : en cas de sinistre, l’assureur peut refuser d’indemniser… parfois pour des montants très importants.
En général, une assurance habitation classique ne couvre que :
- Vous, votre famille et les occupants réguliers du logement.
- Les dommages causés au logement ou à des tiers, dans le cadre d’un usage strictement privé.
Mais dès que vous accueillez des voyageurs payants, la situation change. Il faut donc adapter votre contrat avec l’une de ces solutions :
- Une assurance pour location saisonnière (temporaire et meublée).
- Une extension de garantie ou un contrat spécifique type “propriétaire non occupant” (PNO).
Certaines formules incluent même des options utiles comme la prise en charge des vols commis par les locataires, les détériorations ou l’annulation des réservations.
La couverture d’Airbnb est-elle suffisante ?
Airbnb inclut automatiquement une “Garantie Hôte” pouvant aller jusqu’à 3 millions d’euros (selon le pays). Mais attention : il ne s’agit pas d’une vraie assurance ! Elle présente plusieurs limites :
- Elle ne couvre pas certains dommages, comme l’usure normale, les objets de valeur ou la responsabilité civile vis-à-vis des voisins.
- Airbnb peut refuser d’indemniser dans certains cas ou prendre beaucoup de temps pour traiter une demande.
Même si la garantie d’Airbnb peut dépanner, elle ne remplace pas une assurance adaptée. Pour dormir tranquille et éviter les problèmes, mieux vaut souscrire sa propre couverture !